Le mouvement créé la chance
La chance ne viendra pas toquer à ta porte un beau matin. Nous devons créer notre propre chemin et initier le mouvement pour faire bouger les choses.
Printemps 2023, je discute avec un ami de ma vie personnelle, de mon couple, de mon travail, bref, nous discutons de la vie. Il finit par me dire : “Comment tu as de la chance d’autant voyager pour le travail, d’avoir une situation stable, d’apprendre autant de choses, à nos âges, t’en as de la chance ! T’as déjà coché pleins de cases.” (non je n’ai pas enregistré mon pote pendant notre discussion, mais l’idée est là.)
“Oui mais toi tu as de la chance.”
“Mais non?! Quelle chanceuse!”
”Quelle chance d’en être là !”
Je ne crois pas en la chance. Le chance ça se provoque, ça se travaille et ça se construit. Parfois il y a des facilitations qui ont lieu, mais elles n’arrivent pas par hasard. Si l’on souhaite que les choses changent, bougent d’une manière ou d’une autre, on se doit de créer du mouvement. J’ai déjà eu ce débat avec plusieurs amis proches, et plusieurs étaient assez d’accord : non, arrivé à un certain moment tu n’es pas chanceux, tu as juste décidé de te bouger pour créer ton propre chemin. Tu peux être privilégié, évidemment. Mais la chance, ça s’attire jusqu’à soi.
La chance, fruit d’une expérience
Rien n'est plus énervant que de s'entendre dire qu'on est arrivé là par chance, que ce soit dans la vie professionnelle ou personnelle. Pour moi, la chance se sème - “on récolte ce que l'on sème”. Imagine semer ton chemin, le nourrir d'engrais et de compost, l'arroser, t’assurer d'un ensoleillement maximal. Tes plants germeront, et de magnifiques pousses naîtront. Jamais tu ne diras que c'est par chance que tes tomates prennent vie, car ce n'est pas le cas. C'est grâce à ton travail, aux occasions que tu as saisies, à ton intuition et à ta ténacité que ces pousses se transforment en tomates rouges, mûres, sucrées et juteuses.
L’expérience joue également un grand rôle. La première année tu commets des erreurs alors ton plant de tomates est envahie d’Oïdium (un petit champignon qui kiffe l’humidité et la fraicheur, tout jardinier débutant se retrouve face à cette maladie). Tu apprends comment il faut les arroser, quand les planter en terre et quel est l’ensoleillement maximal. Et parfois, tu auras beau suivre les règles, tes plants ne prendront pas. La mayonnaise ne montera pas. Car parfois tout n’est pas guidé et écrit dans les livres. L’environnement qui t’entoure devient maitre des éléments, et tu ne peux pas tout contrôler. Il n’y a pas de chance, il n’y a que des occasions, des obstacles et de l’expérience qui t’amènent à ce succès là.
Bouger pour mieux rebondir
Mais pour moi, une des choses qu'on peut contrôler, c’est le mouvement. Si tu n’es pas bien là où tu es, que ce soit dans une relation amoureuse, un métier, une profession, tes études, la ville où tu habites - bouge. Personne ne le fera à ta place. Créer le mouvement, c'est dur, ça demande une énergie physique et mentale folle. Mais cette énergie te sera rendue au centuple quand tu auras créé le mouvement et vécu le changement de vie que tu souhaites.
C’est un peu comme une entreprise. Est-ce qu’une entreprise va se laisser mourir quand ça ne va pas bien ? Rarement. En général, elle va chercher à se rebrander, trouver de nouveaux clients, développer de nouveaux services ou outils. Elle va chercher un marché et une cible à convaincre.
Une marque, ça vit. Un humain aussi.
Tu ne te dois pas de rester dans ce chemin tout tracé, tu dois suivre un mouvement qui te prend aux tripes et te permettra de vivre de nouvelles expériences alignées avec la personne que tu veux être. Sinon, comment se sentir épanoui ?
Bouger, c’est prendre des risques. Bouger, c’est sauter d’en haut d’une falaise sans être sûr de là où tu vas atterrir. Mais bouger, c’est aussi accepter qu’il est temps pour de nouvelles expériences. Et l’expérience, ça se gagne, ça se travaille et ça s’acquiert en faisant des erreurs.
Prendre des risques en acceptant l’erreur
“Et si je faisais une grosse erreur en prenant ce tournant ?” qui ne s’est jamais posé cette question ? Je suis moi-même entrain de me dire que je fais peut-être une erreur en démarrant cette nouvelle aventure. Mais je vais enfoncer une porte ouverte : on ne saura jamais si c’est une erreur, tant qu’on n’y va pas. La peur est ce qui nous retient la plupart du temps, et je pense que c’est humain. Mais ce qui est d'autant plus humain, c’est l’erreur. “L’erreur est humaine.”, et ce n’est pas moi qui l’ai dit. Se tromper à un moment donné de sa vie, ce n’est pas grave. On a tous des craquelures, des échecs, et je suis persuadée que c’est ce qui crée notre chemin, notre expérience et notre confiance en nous. En écoutant le podcast de Pauline Laigneau avec Alessandra Sublet cette semaine, il y a cette phrase qui a particulièrement résonné dans ma tête : “Si tu ne penses pas être une somme d’erreurs c’est que tu ne prends pas assez de risques dans ta vie”. Et qu’est-ce que ça fait du bien d’entendre ça.

Alors, je me suis posée la question de manière sincère : suis-je une somme d’erreurs ? J’en ai fait quelques-unes, et j’ai encore le temps d’en faire beaucoup. Mais la réponse la plus vraie et sincère est que je prends très peu de risques. Tout est calculé, pensé et réfléchi dans mes prises de décisions. Mais à force de penser ainsi, on se freine, on ne bouge pas. Car tout penser signifie prendre l’ensemble des risques en considération, et ces risques là me tétanisent, sincèrement. Je n’ose pas, j’ai peur. Mais encore une fois, le mouvement créé la chance. Si on ne change pas notre manière de penser, de percevoir les choses ou bien de les faire, tout restera tel quel. Et je refuse à vingt-quatre ans de me dire que les choses ne changeront pas.
Step by step
Je crois aussi que le mouvement n’a pas besoin d’être énorme. Parfois, il y a des étapes et des changements majeurs nécessaires, tels que les déménagements, les changements de travail, les reconversions professionnelles, ou les nouvelles relations amoureuses. Cependant, bouger et initier du changement peut être petit, étape par étape. Encore une fois, cela peut sembler basique, mais il y a tant de choses que l’on souhaite faire et que l’on ne fait pas. Notre meilleure excuse ? Le manque de temps. La vérité ? Nous ne priorisons pas ce genre de choses. On ne peut pas tout faire à la fois ; nous sommes humains, et parfois, il faut souffler, se concentrer sur certains domaines de notre vie. Cependant, il y a quelques exercices que l’on peut faire pour entamer notre mouvement. Comprendre ce qui nous motive, ce qui nous ferait plaisir d’essayer : les petits sauts que l’on a envie de faire.
Elaine Weltheroth, ancienne rédactrice en chef de Teen Vogue, explique dans sa Masterclass comment elle a réfléchi et conceptualisé sa carrière. Un cadre que je trouve très intéressant et que je pense applicable à de nombreux domaines. Il prend du temps, et il est évolutif, mais je trouve l’exercice intéressant de se demander quels sont les domaines que l’on veut explorer et de quelle manière. Cela rend le mouvement plus accessible, plus rationalisé, car on a désormais une boussole, une première direction vers laquelle se diriger.

Alors merci Pauline et Alessandra pour ces deux belles phrases (car oui le titre provient aussi de ce beau podcast) qui m’ont touchée et ont suscité ces réflexions. J’espère que ces premières réflexions te donneront quelques clés pour appréhender le mouvement si tu sens en avoir besoin.
En tout cas, ceci, est mon nouveau mouvement, à voir si de la chance se créé.
Et si toi tu as déjà créé du mouvement, opéré des changements, très preneuse d’en savoir plus alors n’hésite pas à me le partager en laissant un commentaire ou en m’envoyant un message!
Bravo Aurore, continue, c'est toi qui écrit le roman de ta vie.....
Bravo Aurore, j'aime beaucoup ta façon d'écrire et je suis sure que tu vas inspirer de nombreuses personnes ! Très belle idée d'allier écrit et représentations graphiques :D